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Mon petit monde à moi...
14 juin 2009

Voyage en train

C’est fou ce que les gens sont heureux quand il fait beau.
Tout à l’heure, je prenais le train pour rentrer à Tournai. J’étais chargée comme un petit mulet (oui, faut dire aussi que quand on est en blocus à l’EII, on se promène toujours en trimballant au minimum trois dictionnaires… ) Mais il faisait beau et je le faisais presque de bon cœur ( Avec joie, je ne dirais quand même pas mais de bon cœur oui… :).
Et puis les gens sont sympas quand il fait beau, les gars se mettraient presque à courir pour t’aider à soulever ta valise au moment de monter dans le train. Et ce après que tout ce petit monde se soit fait des milliards de politesses pour savoir qui allait avoir le privilège (et quel privilège !! ) de monter en premier.
Si, ils sont sympas les gens quand il fait beau ! Ils sont souriants aussi.
Et on dirait même que c'est contagieux !!
Je ne peux pas dire que la journée avait particulièrement bien commencé pour moi mais j'suis quand même forcée d'admettre que j'me suis mise à sourire aussi.
J'avais attrapé le virus !
Et vas-y que j’te souris par ici, et vas-y que je te renvoie un sourire par-là.
Mais au fond, qu’est-ce que ça fait du bien !!
J’ai même pu entrapercevoir des p’tite techniques de drague pas mal. Genre le type qui a oublié son bic (alors qu’il a une trousse pleine juste devant lui) et qui se voit OBLIGé (oui oui, OBLIGé!) de traverser tout le wagon (peut-être que derrière ses allures de grands costaud, il a peur des autres navetteurs au fond.Ben quoi ça arrive ! ) pour aller demander à la jolie demoiselle du fond : « Excusez-moi mam’zelle, z’avez pas un bic à m’prêter ? » et en profiter pour, par la même occasion, lui lâcher le ‘banal mais oh combien pratique’ : « Il fait beau hein aujourd’hui ma’zelle ? ».
Bref, elle a souri. Et moi aussi !
Y’avait aussi un type un peu plus vieux qui semblait être d’une humeur bien maussade en entrant de le train. Je l’ai tout de suite remarqué au soupir qu’il a poussé en se laissant complètement tomber sur son siège. Un loooonnnng soupir, un soupir qui a envie d’hurler « Putain d’vie !!»mais qui le dis pas parce non-non-je-sais-j’ai-pas-à-m’plaindre.Bref, j’vous assure bien que même ce monsieur-là s’est déridé au fur et à mesure que les paysages défilaient et quen sortant du train, ben oui... même lui, il m’a souri !
Comme quoi !
N’empêche que le fait de l’observer pendant la durée du voyage (bon, j’dois bien admettre qu’il faut pas des heures pour faire Mons-Tournai et que je ne suis pas non plus restée à le dévisager non-stop!) , ça m’a permis d’m'occuper la tête et de presque oublier, l’espace d’un moment mes putains d’exams !! J
Bref, j’me suis demandée ce qui avait bien pu lui arriver à c’petit monsieur pour qu’il en vienne à pousser un tel soupir ! Et puis au fond d’moi je me suis demandée s'il s’était rendu compte que je l’avais entendu et si du coup il c'est d'ailleurs pas pour ça quil s'est senti obligé d’me sourire en sortant (gare de Peruwelz pour lui). -> déception quoi ! C’est fou ce que les gens ont honte de montrer quand ça va moins bien.
C’est quoi ce putain de tabou ? J’veux dire, on a tous nos coups de blues ou nos moments plus durs. J’vois vraiment pas pourquoi on s’force toujours à les cacher.
C’est vrai quoi, c’est pas les larmes sur l’oreiller qui résoudront le problème à ce que je sache. L’oreiller, il en a rien à foutre au fond et j’vois pas pourquoi personne ne semble encore l’avoir vraiment compris. Tout être normalement constitué sait bien qu’un oreiller, c’est un oreiller quoi !!
En écrivant ces mots, j’me demande ce qu’est devenu mon p’tit monsieur du train. Ce qu'il est en train de faire, là, maintenant. J’me demande si il est du genre à pleurer sur son oreiller lui aussi… Et quelque part en moi, j’dois bien admettre que j’me sens un peu coupable.
J
’aurais peut-être du aller lui parler moi à c’petit monsieur. Lui ressortir le ‘banal mais oh combien pratique’ : « Il fait beau hein aujourd’hui monsieur? ».
Qui sait ? Ça lui aurait peut-être permis de réaliser que oui, effectivement, il faisait beau.
Pff, on est nuls quand même parfois.
Avec nos putain de réserves, nos putains de bonnes manières et nos putains de "non, j'ose pas"
On s’plaint sans arrêt, mais on ne fait rien pour changer (oh, vous inquiétez pas, je n’sors pas du lot !). Mais que c’est dommage !
Quand j’repense au Panama… ( Non, non, pas d’allusion maintenant. J’me suis jurée que ce skyblog ne serait PAS un skyblog ‘nostalgie-amertume-coups-d’blues en repensant au Panama').
C’est pas tellement qu’on soit insensibles parce que les émotions, on les ressent, elles sont bien là. Mais je ne sais pas, y’a un blocage quelque part qui fait que non, on reste là, chacun assis sur son petit siège perso, à regarder les gens soupirer. Ou, et c'est plus grave encore, à faire semblant de pas les voir.
Mais il ne faudrait pas croire que ça se limite aux soupirs.
Que les gens pleurent, râlent, sourient ou même éclatent de rire, on bouge pas. On reste là, à regarder.
Alors qu’au fond, j’suis sûre qu’on pourrait se choper des sacrées barres si on partageait nos fous rires avec les gens qui soupirent justement.
Vous imaginez la cacophonie qu’il y aurait dans les trains si au lieu de se taire, on s'mettait tous à raconter c'qui va bien, c'qu va moins bien, ou même c'qu'on a mangé au p'tit dej...
Aaaaaah, …
L’intensité des émotions que ça produirait !!!
Ben oui parce que au fond, c'est ça aussi la vie. On vit tous des trucs de dingues mais on les garde pour soi.
Partageons-les que diable!
J'suis sûre que ça en ferait des sourires dans les wagons des trians MOns-Tournai...
Et ce, même si il n'y a pas de soleil dehors quoi ! :) 

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